Monsieur Michel Ghazal
J’ai créé une fondation qui s’appelle la fondation Ghazal pour l’éducation, la recherche et la paix au Liban et je lui ai donné principalement deux objectifs : Le 1er objectif est de récompenser, de soutenir et d’encourager les ONG et les associations libanaises qui oeuvrent pour le mieux vivre ensemble et pour une meilleure coexistence entre les communautés libanaises
Le 2e objectif est justement l’éducation, c’est une évidence. Il faut soutenir l’éducation parce que ce qui est le plus grave c’est quand les jeunes n’ont plus d’autres horizons que le départ et l’émigration, qu’ils voient que leur horizon est bouché au Liban et qu’ils ne voient pas d’autre issue que de partir. Donc il faut soutenir l’éducation, et la soutenir au Liban même, sinon ça serait absolument triste que pour bénéficier du niveau nécessaire pour pouvoir ensuite commencer à travailler, il faille partir à l’étranger.
Je le vois de moi-même, je suis parti en 1973 et je suis encore en France, c’est vrai que j’aurais pu revenir, c’est vrai que du temps du Père Ducruet et parce que c’est grâce à lui que j’ai eu cette bourse, j’avais un poste qui m’attendait à l’université pour revenir et enseigner à l’USJ. Mais voilà une fois partis, combien de jeunes reviennent ?
La mission de l’USJ est unique : c’est ce que j’ai réalisé en écoutant Carmel au moment où cette fondation était en train d’être mise sur pied, que l’USJ se rendait compte qu’il y avait beaucoup
d’anciens, beaucoup de personnes qui voudraient bien donner à l’USJ et qui sont prêtes à s’engager dans des missions sociales et éducatives de l’USJ. Donc il y a la fondation puis il y a d’autres initiatives comme l’opération du 7e jour qui est une superbe initiative et que j’ai soutenue il y a eu deux ans également parce qu’il y avait une mission particulière qui se rapprochait de la paix et j’ai accepté de la soutenir. Donc tout ça fait qu’aujourd’hui, l’USJ peut être fière d’être sur le bon chemin. J’ai compris que quand on reçoit il faut savoir donner en retour.
Il faut savoir donner sans attendre en retour.
Ça c’est le vrai sens du don, de la générosité.
Cette salle qui porte mon nom symbolise un attachement réciproque, je vous avoue quand le recteur Daccache me l’a dit j’ai éprouvé une certaine fierté et beaucoup d’émotion. Donc chaque fois que je rencontre mes boursiers et chaque fois qu’ils m’expriment leur reconnaissance, je leur dis que la meilleure manière de me dire merci est qu’ils fassent comme moi ! C’est-àdire de donner aussi à leur tour et d’encourager d’autres étudiants, c’est la meilleure manière de remercier.