Le concept d’économie de la connaissance fait irruption en tant que discipline au moment où se mettent progressivement en place les économies fondées sur la connaissance. Il s’agit d’une branche de la discipline économique et dont l’objet de recherche – la connaissance –, s’intéresse à des problèmes spécifiques qu’ils soient théoriques ou empiriques.
Si l’on considère que la science était la caractéristique de la civilisation moderne qui mettait les efforts d’une représentation mathématisée du monde au service d’une valeur bien identifiée, le progrès – entendu d’abord comme progrès de la connaissance –, la technologie quant à elle caractérise aujourd’hui une civilisation postmoderne ou post-industrielle, dont les efforts et les valeurs sont dispersés, peut-être divergents. Précisément, la « révolution numérique » dite également « révolution technologique », « révolution internet » ou « révolution digitale », désigne une rupture paradigmatique liée au bouleversement profond et accéléré de nos sociétés, provoqué par l’essor de l’informatique et de l’internet.
Le web contribue ainsi à la popularisation et à la circulation des idées. Le développement de la robotique et de l’intelligence artificielle structure la révolution numérique. À l’orée des années 2000, la révolution numérique contribue à modifier radicalement nos habitudes de consommation et d’entretien du lien social. Fondée sur des données transmises (avec l’internet) et de données traitées (le Big Data), la révolution numérique aura désormais des effets incommensurables sur notre quotidien voire sur notre vie professionnelle, amicale, amoureuse, etc. tout en mobilisant des technologies radicalement innovantes comparées aux précédentes.
Mais très rapidement, la « révolution numérique » et plus spécifiquement le développement de l’intelligence artificielle suscitent la crainte et de nombreux questionnements. Diverses personnalités s’opposent entre un courant dit « technophobe » et un courant dit « technophile ». En réalité, ces deux courants n’ont pas attendu l’émergence de la « révolution numérique » pour s’opposer.
Nous retenons ici le rôle « libérateur » attendu de la diffusion des connaissances prôné par des scientifiques. Le mouvement dit de « culture libre » fonctionne comme un mode de pensée visant à défendre et garantir certains droits fondamentaux aux citoyens contre une « prétendue » mainmise de la propriété intellectuelle sur les connaissances et leur transmission. Bien qu’il soit difficile de dater historiquement l’émergence de ce phénomène, il est possible de dire que son idéologie est basée sur le « don technologique ». Cette conception du don est empruntée à Marcel Mauss (1870- 1950). Le développement de l’informatique réseautique apparaît comme le support idéal de l’essor de la culture dite libre. Il est corrélé au courant technophile qui prône l’idéal communautaire, la libre circulation des idées via les réseaux informatiques et ce que Pierre Lévy appelle la « cyberdémocratie ».
Depuis quelques années, la controverse s’amplifie pointant les effets pervers et les multiples dérives sociales, sexuelles (esclavage domestique moderne, pédophilie), etc., mettant en cause les usages et mésusages des GAFAM. Certains chercheurs s’intéressent tout particulièrement à l’impact écologique du numérique. Chacun sait qu’il y a un véritable impact du numérique sur l’environnement : consommation d’énergie, industries extractives pour la production de ces appareils (or, argent, cuivre, ruthénium, indium).
Sans trop se laisser gagner par la peur et l’inquiétude du monde dans lequel nous vivons, il faut tout de même prendre conscience des ravages que peut provoquer directement ou indirectement le numérique et adopter une hygiène de vie à l’égard de son usage.