Magda Bou Dagher Kharrat, professeur à la Faculté des sciences de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), a reçu une bourse de la National Geographic Society, pour explorer la flore endémique du Liban. En tant que National Geographic Explorer 2021, elle étudiera la génétique des iris endémiques du Liban dans le but de prendre les mesures adéquates pour leur conservation.
Les iris royaux se caractérisent par leurs fleurs exceptionnellement grandes aux couleurs chatoyantes. Leur cycle de vie dépend des abeilles sauvages pour la pollinisation et des fourmis pour la dispersion des graines, ce qui les rend confinées à de petites zones géographiques. Classées en danger ou en danger critique d'extinction, les iris royaux libanais sont strictement endémiques et nécessitent une révision taxonomique génétique afin de mieux cibler les approches de conservation. Le projet intitulé « Restaurer l'éclat des Déesses de l’arc-en-ciel : les iris Oncocyclus », porte sur l'exploration génétique et la conservation des sept espèces d'iris royaux endémiques du Liban.
Pr Magda Bou Dagher Kharrat a une passion contagieuse pour la biodiversité, la conservation et la restauration des écosystèmes. Sur le plan académique, elle est auteur de nombreuses publications scientifiques sur la biodiversité du Liban et les innombrables menaces auxquelles elle est confrontée. Femme de terrain, elle œuvre avec son équipe au sauvetage des espèces en danger et la création d’aires protégées. Elle utilise la technologie de pointe du code-barres ADN et du métabarcodage, pour explorer la diversité biologique et démêler les interactions complexes liant les espèces. Ces interactions sont au cœur de la démarche de restauration des écosystèmes qu'elle a mise en œuvre, à travers l'ONG Jouzour Loubnan qu'elle a cofondée en 2008 et qu’elle préside actuellement. Elle a très bien réussi à impliquer les étudiants et le grand public, principalement dans le cadre de l'Opération 7ème jour, dans la promotion de la biodiversité et de son importance pour le Liban.
Pr Magda Bou Dagher Kharrat réalisera ce projet au sein de la Faculté des sciences (FS) de l’USJ. Les laboratoires de formation pratique ultramodernes de la FS, ses nombreuses installations à la pointe de la technologie et ses enseignants chercheurs innovants permettent à la FS de s’adapter rapidement aux nouvelles réalités afin de conjuguer favorablement ses activités de formation et de recherche au bénéfice de la société. La protection de l’environnement est une de ses prérogatives.
Par ailleurs, l’Université Saint-Joseph fondée en 1875 par les Pères Jésuites, met depuis toujours au cœur de sa mission : la création de nouveaux savoirs par le biais de la recherche, la transmission de ces savoirs à travers l’enseignement et la mise de ces savoirs au service de la société. La flore du Liban a depuis longtemps intéressé les botanistes du monde dont plusieurs faisaient partie du corps professoral de l’Université Saint-Joseph. Citons comme célèbres botanistes le Père Léon Vincent, s.j., premier titulaire de la Chaire de Botanique à la Faculté de Médecine (autour de 1883), le Père Louis Bouloumoy (... – 1926) et le Père Paul Mouterde (1892 – 1972).
La recherche qui sera conduite par Pr Bou Dagher Kharrat dans le cadre du projet financé par National Geographic Society continuera cette tradition de mise en valeur de notre patrimoine libanais qui fait partie de la vision stratégique de l’USJ.