Et si on lisait par amour pour nos mères et par solidarité ? Un ouvrage conçu, de surcroit, par une maman, à l’écoute des préoccupations de sa fille, et regroupant soixante-et-onze plumes, chantant « les effluves de la mère et son amour inconditionnel qui bercent notre existence ».
L’idée a germé aux alentours de Noël, en famille, raconte Nidal Haddad, artiste multidisciplinaire et fondatrice de la maison d’édition Calima ; sa fille Aida, étudiante en 3e année de Lettres françaises à la Faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), s’alarmant au cours de la conversation sur la situation financière difficile de plusieurs étudiants.
« Que faire pour aider ? Cette question commence à me tarauder immédiatement après cet échange, confesse Haddad. L’effondrement, poursuit-elle, est presque généralisé, économiquement, financièrement, au niveau éducatif, et j’en passe ! Le fait de prêter main forte, s’est imposé à moi instinctivement, comme principale motivation. Et quoi de mieux que de le faire par le biais de la culture ? ».
Cet élan d’altruisme volontariste et généreux, s’est rapidement concrétisé dans la tête de l’artiste et de l’écrivaine. « Pourquoi ne pas lancer un projet, qui sera bienfaisant, en ces temps d’effondrement et de pandémie, aux étudiants en lettres nécessiteux, et dont la matrice sera notre maison d’édition Calima ? Surtout qu’un travail similaire, « Beyrouth à cœur ouvert », a été mené à bon terme au profit de la Croix Rouge ? ».
« Je contacte alors, enchaine Haddad, Karl Akiki, chef du département de Lettres françaises à la FLSH, qui me propose de lancer un projet dans le cadre de la campagne « Fiers de Lettres », conçue pour regrouper toutes les donations affectées à ce domaine d'études. L’idée de « Maman douceur », recueil de « mots et de saveurs », commence donc à prendre forme, et aboutira à un ouvrage particulier regroupant 48 écrits et 23 recettes sucrées. Des professeurs du département de lettres, des étudiants, des membres d’ateliers d’écritures et de clubs de lecture, des écrivains, des médecins, des journalistes, des chefs, et des passionnés de cuisine, ont œuvré à ce que le livre soit créé à l’image de la mère nourricière, tant pour l’esprit que pour le corps ! »
Et à la question de savoir pourquoi avoir introduit des recettes de chefs pâtissiers, à un livre en hommage à la mère, Haddad répond :
« Grâce à un point commun : la douceur ! Cette douceur qui renforce et donne de l’énergie, qui est source de plaisir, qui crée un lien inoubliable dans les mémoires, et qui est semblable à la caresse du palais suite à la dégustation d’un bon dessert ».
« En l’acquérant ou en l’offrant pour la Fête des mères, assure Haddad, d’aucuns plongeront sûrement dans des textes agréables pour s’évader, oublier, rêver et cuisiner, et engendreront, du même coup, des bénéfices qui aideront des étudiants à continuer leurs études ».
Le projet n’a pu voir le jour, sans l’apport important de Calima, la maison d’édition qui a lancé ses activités en 2019, en éditant des livres conçus dans le cercle familial de Nidal Haddad. « Je suis moi-même, assume-t-elle, artiste multidisciplinaire : je dessine, j’écris et je fais du design. J’aime jongler entre ces différents modes de création artistique, pour explorer telle ou telle facette et la cristalliser en un objet d’art ou un livre. Le parcours d’un ouvrage, du moment de l’éclosion de l’idée de conception jusqu’à sa sortie de l’imprimerie, doit s’effectuer sous mes yeux. »
Mais la maman qui a engendré ce livre, affirme qu’il a fallu tout un village pour l’élever : celui des professionnels de l’édition. Car « Maman douceur » est aussi le fruit d’un travail d’équipe. La production d’un livre est une activité délicate qui exige plusieurs expertises pour parfaire les relectures, les corrections, les détails artistiques et l’impression.
Il convient de rappeler que l’USJ vient de lancer dans l’urgence, par les soins de la Fondation USJ et en collaboration avec la Fédération des anciens, un appel aux dons pour les Fonds de bourses dans le cadre de la campagne « Donner pour éduquer ». Cette campagne a pour objectif de lever des fonds pour soutenir les étudiants, rendus financièrement vulnérables par les effets combinés de la crise économique, de la double explosion du port et de l’épidémie de Covid-19. Le montant total collecté, à ce jour, est de 5,4 millions de dollars, alors que les besoins sont évalués à plus de 7,5 millions.
Le livre est disponible à la Librairie Antoine.
Pour les commandes vers l’étranger : http://madeinlebanon.com/product/maman-douceur-des-mots-et-des-saveurs-hommages-et-recettes-sucres/
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