L'Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) n'a jamais rechigné à assumer ses responsabilités sociales envers la communauté libanaise, en formant des citoyens responsables, capables de gérer les affaires de leur société et de leur pays, d’une manière impartiale, scientifique, fiable et moderne, et en aidant ceux qui sont dans le besoin. Mais l'épidémie de COVID-19 et l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020, ont eu un impact négatif sans précédent, sur le bien-être et la vie professionnelle et personnelle des membres de la communauté universitaire, et ont provoqué des changements rapides dans les conditions de travail.
Depuis le déclenchement de la pandémie Corona, les couloirs de l'Université se sont transformés en ruches : étudiants, militants de divers clubs estudiantins, membres de la pastorale universitaire, employés et enseignants, se sont tous réunis sous la bannière de l’USJ pour ranger des rations alimentaires, les emballer et les distribuer. Ce travail bénévole variait entre les équipes dédiées : collecte de fonds, soutien logistique, travail de bureau, d’administration et ou de communication.
Au milieu de cette poussée de dévouement gratuit et de générosité, l'explosion du 4 août s'est produite, frappant l'Université en son cœur : ses professeurs et étudiants ont été affectés dans leur vie et leurs propriétés, ainsi que ses campus répartis à Beyrouth et ses bâtiments patrimoniaux, réceptacles de culture et d'histoire.
Trois initiatives, USJ en mission, Rise to Bloom, et le travail d’entraide accompli à la Faculté de gestion et de management (FGM), illustrent cette volonté de placer le bien-être des employés au centre des préoccupations, de traverser la crise extrêmement stressante, de la meilleure façon possible, et de s’en sortir plus fort avec une communauté universitaire qui se sent protégée, soignée, appréciée ; et, surtout, soudée, en bonne santé et résiliente.
USJ en mission
L’Aumônier de l’USJ et le responsable des activités sociales, P. Jad Chebly s.j., a expliqué les circonstances de la naissance de l'initiative USJ en mission, qui a commencé avec la campagne «Kitfi Bi Kitfak», parrainée par le Service de la vie étudiante, après son lancement par le club laïque de l’USJ et de l’AUB, et dont le but était de distribuer 2150 rations de nourriture pour les familles les plus nécessiteuses, entre mars et avril 2020. Tous les clubs de l'USJ ont été invités à soutenir cette initiative, et à distribuer des rations alimentaires aux familles qui ont été touchées par ces circonstances exceptionnelles, du fait de la pandémie de Covid-19 et des mesures d'isolement et de fermeture.
«En juin, explique P. Chebly, cette initiative a été transférée à l’Aumônerie de l'Université, qui a coordonné avec les différentes parties travaillant dans le cadre de cette initiative, à savoir le Service de la vie étudiante, l'Opération 7e jour et le Service des ressources humaines. Après l'explosion du 4 août, nous avons pris la décision d'élargir ses tâches ainsi que le nombre de familles bénéficiant d’aide, notamment les familles touchées par l'explosion ; d'abord au sein de la famille universitaire, c'est-à-dire les enseignants, les étudiants et les employés, puis nous nous sommes rendus dans les quartiers touchés, où nous avons partagé les nouvelles tâches. Nous avons continué à distribuer des rations alimentaires, avec l'augmentation du nombre de familles bénéficiaires et les zones que nous avons atteintes ».
FGM
Dr Pierre el-Haddad, Maître de conférences à la Faculté de gestion et de management, a estimé que « la superposition de la crise monétaire, de l'effondrement économique, des troubles sociopolitiques, de la situation sanitaire et du verrouillage, a été assez difficile et déconcertante. Et puis survint la calamité de l'explosion du port de Beyrouth, qui a durement frappé notre le Campus des sciences sociales de la Rue Huvelin, notre dernier havre de paix ».
« Cette épreuve, ajoute el-Haddad, nous a tous réunis, étudiants, anciens élèves, personnel, enseignants ; et avec notre nouveau doyen, le Pr Fouad Zmoukhol, nous nous sommes démenés pour donner un coup de main, sur et à l'extérieur du Campus. L'esprit de solidarité, d'empathie, de compassion, de soutien mutuel se poursuit. Demander de l'aide à des pairs et à des collègues n'a jamais été aussi facile, donner et recevoir n'ont jamais été aussi fluides, même si rien ne remplace la rencontre occasionnelle avec un collègue dans les couloirs de notre faculté, et la rencontre personnelle avec les étudiants ».
Rise to Bloom
Suite à la double explosion de Beyrouth, explique le P. Fadi el-Chidiac s.j., Rise to Bloom a été créé pour fournir un soutien psychologique et spirituel à la communauté USJ: étudiants, personnel et professeurs. Située à Beyrouth, cette communauté a souffert d'une série de calamités qui vont de l'inflation aux troubles politiques en passant par la rareté, la pandémie de Covid-19 et une explosion presque atomique. La morale est tombée dans l'abîme. La guérison, autant que la souffrance, est vécue de manière unique par les individus.
Le projet Rise to Bloom fournit donc, toujours selon P. el-Chidiac, une variété de programmes gratuits pour susciter l'espoir dans la communauté USJ : conseils individuels, des thérapies de groupe, des podcasts humoristiques et éducatifs, des webinaires sur la santé mentale dans la vie personnelle et professionnelle et le club de lecture Read to Bloom. Plus important encore, le projet motive les membres de l'USJ à trouver de l'espoir en eux-mêmes et à le communiquer aux autres, en suivant la devise « Élevez-vous pour fleurir et fleurir pour aider les autres à s’élever ». Les étudiants et les facultés ont soumis jusqu'à présent, trois dizaines de vidéos inspirantes et de discours de motivation, publiées sur le site www.usj.edu.lb/risetobloom/.