André el-Khoury, ingénieur agroalimentaire, responsable du master en chimie alimentaire à l’USJ, devant le siège des Nations unies à Genève. Photo DR
Par Maria El-Hage, in L'Orient - Le Jour, jeudi 11 février 2021.
L’Université Saint-Joseph (USJ) propose depuis 2002 un master en chimie alimentaire (CA) qui forme les étudiants à travailler dans différents secteurs en lien avec l’alimentation. « La sécurité alimentaire représente l’un des problèmes les plus menaçants auxquels fait face le monde aujourd’hui », assure André el-Khoury, ingénieur agroalimentaire, professeur associé à la faculté des sciences de l’USJ et responsable de ce master. « Le Liban exporte des produits alimentaires et non pas des produits industriels, on a besoin de trouver des solutions pour que les produits alimentaires libanais préservent leur valeur », ajoute-t-il, soulignant le besoin d’experts avec de solides connaissances dans ce domaine.
Pour éviter la confusion chez un nombre de personnes entre la chimie alimentaire et la nutrition ou la diététique, des disciplines bien distinctes, le professeur explique : « Lorsqu’un ou une nutritionniste identifie un problème relié à l’alimentation, comme par exemple une intolérance alimentaire, un ou une chimiste alimentaire recherche la source à la racine de ce problème. » Le master de CA accueille des licenciés en biologie, biochimie, chimie, nutrition, génie agroalimentaire et, depuis cinq ans, en sciences de laboratoire. L’admission repose sur les notes obtenues en licence. « La motivation et la personnalité » de l’étudiant sont également prises en compte et évaluées au cours d’un entretien individuel. « Nous cherchons à donner une chance à tout le monde », confie le responsable du master en soulignant que de « nombreux étudiants ont obtenu de meilleurs résultats au master qu’à la licence » en ayant « trouvé le domaine qui les passionne ».
Cette formation « polyvalente » permet aux étudiants d’accéder à différents domaines liés à la sécurité sanitaire des aliments et la mise en application des systèmes de qualité, dans les secteurs public comme privé, précise André el-Khoury. Ce qui leur permettra par exemple d’intégrer les ministères de l’Agriculture, de l’Environnement, de la Santé publique, de l’Économie et de l’Industrie, des chambres de commerce ainsi que divers instituts de recherche, comme l’Institut libanais de recherche agricole (LARI) et l’Institut de recherche industrielle (IRI) à l’Université libanaise, tout comme dans l’import de machines pour les industries agroalimentaires et les hôpitaux. « 40 à 45 % des diplômés de ce master qui ont poursuivi des études doctorales ont travaillé dans la recherche et/ou dans l’enseignement universitaire », indique le responsable du master, qui relève que plusieurs cours offerts dans le cadre de cette formation – comme la biochimie alimentaire, la microbiologie alimentaire, la conception des aliments, etc. – représentent également des thématiques de recherches menées à la faculté des sciences « en étroite collaboration avec des industries ou institutions de recherche au Liban ou à l’étranger ».
Le stage, épreuve ultime du master
Le master consiste en trois semestres d’enseignement théorique, suivis d’un stage de fin d’études. « Le stage est l’épreuve ultime, c’est vraiment le baptême du feu pour les étudiants, et c’est là que l’évolution et leurs compétences sont observées », indique le professeur associé. Ils acquièrent entre autres « des connaissances nutritionnelles sur différents sujets, comme par exemple la biochimie alimentaire et la structure protéique », ainsi que des compétences comme « la rédaction de rapports scientifiques bien détaillés, la réalisation d’études bibliographiques, la préparation de protocoles expérimentaux et le développement d’une vraie maturité scientifique ».