Le monde arabe a subi plusieurs guerres et a été complètement affecté. Tous les pays arabes du Proche et du Moyen-Orient ont épuisé leur énergie pendant cette décennie.
Les populations arabes étaient pleines d’ampleur et d’intensité, à la recherche d’un changement et d’un espoir.
La région arabe est pleine de ressources et d’intérêts socio-politiques et stratégiques. Certains régimes ont été contestés avec succès mais la vague est partout passée.. La révolution égyptienne provoque la démission de Hosni Moubarak et une transition démocratique; en Libye, elle tourne à la guerre civile entre les forces fidèles au régime de la Jamahiriya de Mouammar Kadhafi et les insurgés, soutenus par une intervention étrangère sous mandat de l'ONU ; à Bahreïn, la solidarité contre-révolutionnaire des monarchies du golfe Persique fait échec au mouvement de contestations mais elle reprend à partir de juin 2011 ; au Yémen, le dictateur Saleh qui réprime la révolte louvoie entre exigences de l’opposition et soutien international à une transition pacifique et finit par démissionner; et en Syrie, la répression exercée par le régime de Bachar el-Assad cause des milliers de morts.
Néanmoins, après plus d’une décennie et tous les changements techniques, médiatiques, géographiques et stratégiques, quelles sont les conséquences qui se reflètent et les événements qui se déroulent actuellement dans la région arabe ?
L'après-printemps arabe se révèle une période particulièrement troublée. Dans plusieurs pays, les élections qui suivent les révolutions ou les mouvements de contestation sont remportées par les partis islamistes. Conjugué au renforcement des groupes djihadistes, cela conduit des commentateurs à juger qu'au « printemps arabe » a succédé un « hiver islamiste ».
En Égypte, le président islamiste est renversé par un coup d'État militaire en 2013. En Syrie, la révolte dégénère en une guerre civile sanglante, l'impasse politique et militaire favorisant en 2014-2015 la montée en puissance de l'État islamique.
La Libye et le Yémen ne parviennent pas à trouver la stabilité et s'enfoncent eux aussi, à partir de 2014, dans de nouvelles guerres civiles.
Une décennie plus tard, la démocratie tunisienne est menacée d’écroulement par les transitions et les répressions féroces des pouvoirs en place et la peur s’installe de nouveau.
Une autre décennie plus tard, cette vague de liberté dans les pays arabes se transforme avec une suite d’événements d’actualité dans le Proche et le Moyen-Orient.
Depuis l’arrivée de Sissi au pouvoir, les Egyptiens vivent dans un climat plus oppressif que jamais et la peur est de retour.